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Médecine

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« Le stéthoscope du 21éme siecle »

Comment l’intelligence artificielle peut révolutionner les diagnostics médicaux

L’intelligence artificielle (IA) inquiète parfois…

mais elle peut aussi promettre des avancées ex-

traordinaires. C’est notamment le cas dans le domaine du médicale où les chercheurs planchent sur des algorithmes pour sauver des vies.

Un de ses usages concerne par exemple le dépistage du cancer.

ADMIR, une startup française, a inventé un scanner innovant capable de fournir un diagnostic de cancer avec des informations précises et surtout três rapides.

La machine a pour fonction d’ana-Ivser des lames de biopsie, un prélèvement d’un tout petit morceau de tissu ou d’organe sur une zone précise afin d’observer s’il y a ou non une tumeur.

Très concrètement, la machine fonctionne comme un scanner infrarouge et procède à une étude biochimique de ces lames en les ob-servant. Puis en moins d’une heure, elle est capable de détecter et de donner des informations sur le type de cancer, son état d’avancement ou encore la zone d’origine. »Toutes les informations qui peuvent être utiles au médecin pour poser un diagnostic, c’est avant tout une aide», poursuit-il.

L’intelligence artificielle,

notam-

ment le machine learning, est au cœur du processus de cette ma-chine. «Nous avons écrit les algorithmes nous-même», précise le fondateur. La machine a été développée durant plus de 5 ans au sein du Commissariat à l’énergie ato mique et aux énergies alternatives (CEA) et six personnes travaillent actuellement sur ce projet mêlant physiciens, biologistes et spécialistes de l’IA.

Pour que l’intelligence artificielle fonctionne, il a surtout fallu l’entraîner en lui montrant des images de lames de biopsie préexistantes.

ADMIR a déjà présenté une cinquantaine de lames à son IA, mais pour que celle-ci soit vraiment pré-cise, il en faut des milliers. Ces premières lames sont fournies par des centres hospitaliers français. «Les données sont évidemment anony-misées, nous n’avons pas accès aux données médicales des patients», assure le fondateur. A ce stade pour ADMIR, l’objectif est de continuer à entraîner l’IA et à terme, mettre la machine à disposition des hôpitaux et des cliniques. «Le système a une pertinence analytique assurée, il faut désormais montrer l’intérêt diagnostic c’est-à-dire développer son application industrielle», pré-

cise Laurent Duraffourg.

L’usage de la technologie et notamment de l’IA dans la détection des cancers est amenée à se développer puisque «le nombre de cas augmente aussi parce qu’on les détecte mieux et plus tôt», poursuit-il. AD-MIR était présent au CES 2023 pour présenter son prototype.

Ce type de projet rejoint la vision du professeur Jean-Emmanuel Bi-bault, cancérologue radiothérapeute et chercheur en intelligence artificielle. «L’IA permet aussi de faire ce que le médecin humain ne sait pas faire», complète-t-il.

Dans son livre 2041: l’odyssée de la médecine (Editions Equateurs), il fait un état des lieux de la place actuelle et future de l’intelligence artificielle dans le domaine médical en s’appuyant sur des études déjà pu-bliées. «Mon but est de démystifier FIA et d’éviter que l’on pense que cette technologie va complètement remplacer le médecin», explique à Tech&Co Jean-Emmanuel Bibault.

L’intelligence artificielle s’avère surtout porteuse d’espoir pour les progrès médicaux des années à venir. «L’IA va s’intégrer, au même titre que d’autres dispositifs, à un arsenal thérapeutique essentiel au médecin, qui lui, doit rester aux commandes», analyse le cancéro-logue. Le chercheur est convaincu par ce qu’il nomme «le stéthoscope du 21è siècle».

Parmi les usages les plus promet-teurs, lIA dans la radiologie avec un algorithme capable d’identifier une vingtaine de pathologies sur ce genre d’examen avec une précision incroyable. Dans un avenir proche, FIA servira aussi en dermatologie: en téléchargeant des applications, il sera possible de scanner sa peau avec son téléphone, avoir une orientation diagnostique et ainsi réduire les délais de rendez-vous chez ces spécialistes.

«Ce que l’on voyait dans des livres de sciences fiction devient réel» poursuit-il. Ce fan de Stanley Kubrick, passé par Stanford, a bien conscience des questions que posent ces nouvelles pratiques.

Surtout lorsque des géants comme

Google investissent dans la recherche et le développement de l’IA pour la médecine. En 2019, le projet Nightingale mené par Google a été l’illustration des problèmes que peuvent poser l’exploitation des données médicales par les GAFAM.

Le projet consistait à récupérer les dossiers médicaux de plusieurs millions de patients d’un réseau d’hôpitaux dans le cadre d’un accord de recherche. Sauf qu’il y a eu des soucis dans l’anonymisation des données: des employés de Google y ont eu accès alors même que les patients et les médecins n’ont pas été informés de ce programme de recherche.

Pour autant, Jean-Emmanuel Bi-bault estime qu’il est important de «ne pas ostraciser les GAFAM et continuer à travailler avec eux tant que cela se fait dans les règles de l’art». Il souligne notamment le fait que ces entreprises possèdent un nombre d’ingénieurs non négli geable.

«Ce qu’il faut bien réaliser c’est que tous ces outils d’IA sont vraiment porteurs d’espoir pour les patients.

En tant que médecins, nous avons la responsabilité de les développer pour les mettre à disposition. et améliorer les soins. Ce ne serait pas responsable de faire une croix sur lIA par rapport aux progrès médicaux dont on a besoin, comme en cancérologie par exemple », déve-loppe-t-il.

Mais le médecin n’en oublie pas pour autant les limites. Et pour encadrer ces nouvelles pratiques, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) s’est emparé de la question. Le CCNE a rendu le 10 janvier un avis commun avec le Comité National pilote d’éthique du numérique. L’avis établit seize recommandations sur le recours à l’intelligence artificielle dans les pratiques médicales, dont la nécessité du «contrôle humain à toutes les étapes du soin». Jean-Emmanuel Bibault, retient de cet avis l’importance d’intégrer l’intelligence artificielle dans les enseignements de la médecine.

Désormais, lIA se développe dans le suivi de la santé au quotidien. Le cancérologue prédit que des applications verront bientôt le jour dans ce domaine. Le patient fournira ses symptômes et en fonction des informations de santé antérieures, T’application pourra alerter le mé decin traitant si des anomalies sont détectées (perte de poids, symptômes anormaux…).

Selon Jean-Emmanuel Bibault, l’enjeu des prochaines années sera de faire face aux concurrents chinois

t et américains qui disposent d’une population bien plus importante que la nôtre et donc d’un vaste terrain pour tester et mettre en place

des solutions d’intelligence artificielle dans le domaine de la santé.